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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 11:23

Il y a bien longtemps, un jeune garçon s'est dit : Allez, balançons tout, boulot, nana, succès, argent, drogue, alcool et rock n' roll (ou R'nB) et s'en est allé jusqu'à la fin des terres, là où les fils de Crao marchent debout et roulent en tuk tuk. Enfin jeune, cosmiquement il était jeune, mais biologiquement, il était à son apogée.

 

 

Alors il s'est cru invincible et a tenté de voyager à la force de ses jambes et de ses bras. Puis ça a merdé et son vieux bras rafistolé de tant d'innings lancés a lâché. Peut être comme disait les journaux, fusse la manche de trop avant de raccrocher le gant. Mais non, aucun strike ne fut déploré ce jour là. Cette histoire, qui est mon histoire, je vais vous la raconter. Une histoire de vieux port des mers de Chine, d'îles désertes, de montagnes sacrées et de bars aux lumières roses des rues malfamées de Bangkok et de Manille.

 

Il y a bien longtemps, aux yeux du voyage mais il y a peu aux yeux des lunes passées, je pénétrais les terres d'Indochine et à coups de motorbikes, de bus de nuit, et de tout ce qui roule, vrombit et flotte parfois, je traversai le Vietnam, le Camboge, la Thailande, la Malaysie et finissais au bout des terres d'Asie en débarquant à Singapour.

 

 

 

       

 

Passant par les falaises d'escalade des plages de Krabi où je suis devenu grimpeur, les rues oecuméniques de Kuala lumpur où toutes les religions se cotoient dans une apparente harmonie sous l'oeil de ces deux immenses tours sorties de Gotham city ou d'une autre plantète tout comme cet endroit où l'on voit dans une même rue, une église, une mosquée, un temple hindou et un temple bouddhiste. Tu l'imagines cette rue ? Alors tu imagines Malacca, la première ville de Malaisie construite par un prince de Java en exil grâce à l'histoire d'un chien et d'une biche. Après un grand prix de formule 1 que j'ai trouvé proche du baseball même si plus rapide et plus impressionnant (terrain loin de tout, tu sais jamais qui gagne, c'est bien mais c'est long, les spectateurs prennent l'air et parfois se concentrent sur la course, les stands qui ressemblent à des dugouts et 18 voitures en courses) je découvrais Singapour, sa ville parfaite aux allures de Manhattan, sur fond de cultures malaisienne, musulmane, hindouiste et de business à l'européenne. Etonnament je l'ai appréciée et j'ai aimé silloner ses rues, son quartier chinois et hindou et penser y travailler juste pour se sentir riche expatrié le temps de quelques mois et tout claquer dans des choses futiles pour tromper la solitude de ces grandes tours insipides entre deux week end aux quatre coins de l'Asie ne m'y dérangerait pas. Ca change du systéme D de ses pays voisins où la chose la plus importante est de gagner de quoi manger le soir. Noble idée que de vivre d'essentiel car on en ressort heureux, mais parfois être où tout est calme, luxe et volupté repose aussi le corps et l'esprit. Fini de risquer de mourir en buvant l'eau du robinet ou un glaçon dans son mojito ;-) Donc avec 50 euros, je réussis à payer des bières à une hôtesse de l'air américaine que j'ai rencontré dans ma chambre (je peux tout expliquer), dormir et manger. Comme quoi Singapour n'est pas un si mauvais dragon que ça. C'est plus cher que le reste de l'Asie, mais moins cher qu'en France et si on connait deux trois trucs on peut largement s'en sortir même avec un sac sur le dos. Il parait même qu'ils ont un zoo, l'un des plus beaux du monde sans barrière apparente où la nuit ils organinsent des safaris.

 

 


Puis vint le moment de partir et de changer une nouvelle fois de pays. Et là, l'histoire commence.

 

Grâce à une rencontre dans la baie d'Along quelques mois auparavant et parcequ'on m'avait dit un jour que c'est le paradis sur Terre, je pris un vol pour les îles lointaines des Philippines. De Singapour à peine quelques heures de vol, mais de Singapour c'est un saut dans un autre millénaire. Manille et sa folie, comme une ville à la dérive qu'on ne croit voir que dans les vieux films noirs américains. Je débarque au milieu de ces rues agitées aux accents et sonorités différents où les bus ressemblent à des jeeps cadillac multicolores dont tu ignores la destination et tu montes dans une, espérant qu'elle te rapproche de l'hostel que t'as pas mais t'as noté une rue où tu pourrais éventuellement en trouver. Il fait nuit, il est tard, proie facile au milieu d'un pays avec ses codes et ses dangers que je ne décrypte pas ou que je ne veux pas voir préférant me débrouiller et galérer que de payer un taxi pour économiser quelques pesos. Je mets une bonne heure à atteindre le quartier malfamé de Malate, ses bars à filles, ses enfants des rues qui gambadent toute la nuit, ses rabateurs qui veulent surtout rabattre le fric des touristes dans leur poche et ses lady boys lassives qui promettent des nuits encore plus chaude que la chaleur tropicale alentour. Mais bizarrement c'est l'endroit des voyageurs et des auberges pas chères. C'est dans l'une d'elle que je rencontrais mes futurs compagnons de voyage pour traverser d'aventures en aventures quelques unes des 7000 îles qui composent l'archipel. Je recontrais un jeune chef hollandais qui revait de cuisiner sur une ile qu'il qualifiait de "paradis", une américaine au sang cheerokee, italien et irlandais qu'on imagine rencontrer dans les road movies du grand ouest américain, vivant à hawai sur le chakkra sexuel (car Hawai est formée de 7 iles représentant les 7 chakkras de l'Homme), une anglaise conductrice de camion qui traverse les continents dans un camion bus aménagé pour touristes voyageurs, puis au gré du voyage se grefferont un photographe suédois, un français et un américain de chicago hyperactif et métis philippin. Souvent on était trois, parfois on était deux, parfois (rarement) j'étais seul, parfois on était un gang arpentant les routes sur nos bécanes à la recherche de rivières souterraines dites nouvelles merveilles du monde au même titre que les Cliffs of Moher de l'ouest de l'Irlande. Bref on était le Gang !


    

 

Notre seul point commun : l'amour du karaoké asiatique, où chanter faux est normal et où t'improvises des concerts dans les bars ou les petites place de village. L'américain se transformait en boyz band à lui tout seul, le suédois tuait tout avec ABBA, l'américaine s'enflammait sur les beattles, le hollandais montait la voix sur les jackson five, quand à moi ma chanson far quand il n'y a plus d'espoir, c'est "Imagine" histoire de faire craquer les nanas et un jour il y eu "only you", le summum de ma carrière de crooner de bar asiatique.

Bref, 40 jours et 40 nuits à sillonner les routes du paradis et errer de soleil couchant en soleil couchant, s'embarquant parfois dans des ferries qui mettent deux jours à atteindre une autre île et qui ressemblent à des boats people géants au bord de la rupture où tout le monde dort les uns à côtés des autres dans cet immense dortoir flottant pour débarquer sur une île esseulée tout simplement sublime.

 

    

 

    

 

Mais parfois, arrivant sans le sou et le baluchon sur le dos, il nous faut gagner notre pain ou le ticket pour le prochain voyage. Alors dans les docks de Manille, avec les hommes d'équipage on gagne sa place sur le pont en rivalisant de son bras. Les faibles, les femmes et les enfants restent à quai seul les plus forts auront la chance d'embarquer dans la soute d'un cargo russe qui bat pavillon chinois avec un équipage philippin voguant pour un armateur arménien. C'est ainsi que je tentai d'embarquer sur le "Joyaux des mers", en défiant le bras tatoué d'un vieux marin.


Et là ça a merdé. L'image est impressionnante.

 


Non pas de coude qui se déboite ou de de bras qui casse. Juste un point, une douleur qui rappellent les vieilles douleurs d'antan et qui m'empêchèrent de lancer un mois durant quand on battait encore pavillon Marmottes jusqu'à ce qu'un marabout me remettent d'aplomb pour la finale. Et pour ne pas perdre la face alors que nos bras étaient encore dans un parfait équilibre, j'ai mis la gomme, j'ai forcé sur la douleur, trop et j'ai perdu. Bras et ticket pour le cargo. Comme disait le sergent Murdock, je suis trop vieux pour ces conneries. Même les concours de lancers de cailloux dans l'océan sont finis pour moi. Comment allais je gagner ma vie ?

A défaut de grand cargo puissant, c'est sur un petit rafiot mi bois mi bambou que je pris la mer quelques jours après en sillonnant les îles del archipelago avec mes potes d'infortune, le français, le photographe suédois, l'américain hyperactif et une jeune dentiste allemande.

 

 

 

 

Et nous voguiames sur des eaux transparentes, survolant des jardins de coraux où vivent les amis de Nemo. Enfin tout ça était avant le drame bien entendu, avant que le capitaine, à qui on avait siffler le rhum, ne nous laisse sur un îlot perdu qui porta un jour le nom de "Koh Lanta", prison paradisiaque où nous devions faire équipe pour survivre. Equipe des sans tshirt à défaut de rouge ou de jaune. Oui nous étions réellement sur la première île où fut tourné Koh Lanta, "Helicopter island" au nord de Palawan, mais sans présentateur pour nous donner des épreuves alors qu'on en chie déjà et sans les 100 000 euros à gagner. La seule règle sur l'île : survivre, le seul prix à gagner : être le dernier survivant. Alors nous batîment des cabanes en cocotier, nous pêchiâmes à main nues, nous inventâmes des dieux, des codes, des sciences, une civilisation, l'eau chaude et un fil à couper le beurre. Chaque jour était une épreuve où le plus faible disparaissait d'une manière qu'on a jamais cherché à comprendre.

 

  

   

 

Lors d'une épreuve de lancer de cailloux, épreuve d'immunité pour élire le mâle dominant qui ne ferait pas la vaisselle et faisant comme si je n'avais jamais fait ce bras de fer miséreux en tentant un petit tir d'à peine 20 mètres, je ne pus cacher la douleur qui tenaillait mon bras et de regarder impuissant la victoire de l'américain qui n'avait rien d'un lanceur fulgurant et que j'aurais bien fumé il y a quelques dimanches matin de cela.

 

step1 : tir décomposé (chacun étant dans une phase différente)

 

 

Step 2 : l'envol (le suédois y croit)

 

 

Step 3 : Victoire de l'américain, consternation du suédois et douleur au bras

 

 

 

Quoi !! Je n'étais pas le plus fort de cette île ?

 

 

 

 

J'étais condamné à être éliminé tôt ou tard, ma seule chance de survivre, partir à la nage, faire la planche ou construire un radeau et me laisser dériver par les courants afin d'échouer sur une autre île. Après avoir tenté d'éliminer à mains nues en dansant la capoeira quelques concurrents sérieux (le système de vote n'existant pas),

 

 

  

 

je fus rejoins par mes amis et bien d'autres encore. J'en ai connu des bateaux, mais le seul qui n'est jamais vraiment tenu le coup c'était les copains d'abord.

 

 

Et nous nous enfuimes sur un radeau de méduses, flotti flottant et passant d'îles en îles. Nous découvrîmes l'île de Siquijor où vivent des sorcières qui de leur montagne font flotter des sortilèges de magie noire et dont le seul antidote qu'on ait trouvé était de boire une bière face au soleil couchant.

 

           

 

 

On mouilla aussi sur l'île de Bohol, sa jungle, ses rivières, ses villages dans la forêt, ses tribus, ses collines de chocolat et ses primates Tarsier qui sont peut être les ancêtres de l'homme avec leur tête qui tournent à 360 degrés, ses oreilles qui s'orientent vers les sons et sa tête de grimlins. Sont ils fiers de ce que nous sommes devenus ?

 

 

Nous nagîames avec un requin baleine, nous dansiâmes sur l'île de Boracay, ses légendaires fiesta on the beach et ses full moon party pour finalement échouer sur la grande île de Luzon, ses volcans et ses rizières magnifiques en amphithéatre qui ressemblent à d'antiques cités perdues où le temps s'arrête et où surgit parfois un être habillé comme un guerrier des îles pacifiques mais ici c'est normal et je finis dans un bus de nuit pour une course poursuite nocturne avec le temps, avec un bus qui perdait son moteur toutes les heures et qu'on devait réparer sur le bord de la route sans savoir si nous repartirions un jour alors qu'au matin, un avion m'attendait. A l'aube, je redécouvrais Manille et son enfer. Au quarantième jours nous n'étions que plus que trois. Le cusinier hollandais est resté dans les cuisines d'une petite île, le français à retrouver la grisaille de Paris, Michael Jordan était resté aux abords des rizières dans le village de sa mère, l'anglaise buvait un thé dans son petit living room londonien, seuls restait le suédois et son appareil photo le coeur blessé par une israélienne qui aimait les hommes qui avait fait l'armée et l'américaine, notre jeune maman des rues qui donnait tous les soirs l'amour d'une mère à ces gamins des rues en jouant avec eux au lieu de les rejeter et qui redonnait le sourire et l'enfance à ces petits chérubins enguenillés, fatigués de mendier pour des parents qui ne finissaient jamais de déssouler. Cette fille n'était pas comme les autres, malgré son histoire sorti des film de Tarantino, elle avait l'esprit libre. On a ainsi découvert l'insalubrité d'un hôpital du coin pour sauver le bras d'une petite vagabonne mordue depuis des semaines par une bête et qui l'avait si enflé qu'il aurait pu éclater. On se disait que la galerie commerciale d'à côté et son air conditionné et ses allées rutilante était beaucoup plus entretenu semblait plus apte à effectuer les soins. Triste constatation ou la consommation des riches est plus importante que la santé des pauvres.

Après avoir loupé un premier avion trois semaines auparavant pour rester plus longtemps sur ces îles, le matin de mon départ, dans cette auberge où tout a commencé, quelle ne fut pas ma surprise de voir quelques uns de ces gens recontrés au hasard sur certaines îles et avec qui on a partagé quelques soirées. On se salut, on se dit aurevoir, une autre page de voyage se tourne et pour choper cet avion, c'est une autre aventure, avec vol à l'arraché dans un taxi (mais d'un coup de pied j'ai dégagé les deux gars qui tentaient de m'arrachait tout ce qui pendait à mon cou), bouchon interminable etc... mais ceci est une autre histoire....

Le joyaux des mers n'a jamais existé, ni de vieux capitaine qui nous abandonne sur une île déserte en échange d'une cargaison de rhum. Mais le reste, les lieux et les gens eux sont bien réels. Mais il me fallait bien une excuse pour expliquer comment j'ai niqué mon bras idotement lors d'une soirée un peu arrosée où j'ai eu une soudaine envie de défier mon voisin au gros bras d'acier. J'ai rencontré des gens formidables et un peuple d'une gentillesse infinie. J'ai un bracelet autour du bras qui témoigne de l'hospitalité de ce peuple des îles. Quant aux paysages, c'est juste des petits coin de paradis. Chaque jour is just another day in paradise comme disait Phil Collins. Je ne saurais que vous conseiller cette destination si vous voulez juste vous émerveiller, vivre d'aventures et de soleil couchant. Un concentré des meilleurs choses d'Asie avec la beauté des îles du Pacifique.

Après une ultime dérive, j'ai touché les côtes d'une autre rive, une gigantesque île dont il faut des mois en voiture pour la contourner. DJ ridou au platine et boomerang party sur des routes sauvages entourées de désert, de sable rouge et de poussières d'étoiles. Road trip dans un vieux break avec deux toulousains en voyage, au milieu des road trains, des nuits à la belle, des kangourous, des aborigènes ésseulés, des stations service qui font office de ville, de surfeuses bronzées et d'australiens pêcheurs de thons.

 

  

 

    

 

 

 


No worries mates !! On dirait l'amérique avec encore moins d'Histoire.

 

La seule histoire qui perdure est celle d'Astros, jeune aborigène de la contree d'Uluru, qui d'après la légende aurait un jour frappé la Lune au dessus d'un rocher sacré juste arme d'un baton de bois, d'ou son nom. La legende dit que depuis ce jour, la Lune tourne en orbite autour de la Terre et regule les marees.

 



 

         

 

Mais depuis quand peut on jouer avec les astres et les etoiles ?? Ils sont fous ces aborigenes


Quant à vous, je vous jalouse pour vos matches irlandais et je vous souhaite une belle aventure à vous aussi. Je pense que je regretterais souvent de ne pas partager cette fameuse Guiness qui est pour nous plus qu'une simple bière brune amère avec un trèfle à quatre feuilles dessiné sur la mousse servie par un lutin barbu avec un grand chapeau vert.

 

Irish you the best


AJ Ridoo

 

 

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commentaires

F
<br /> alors là chapeau AJ pour ta news... en fait un vrai roman<br /> <br /> <br />
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